Le « Marree man », une énigme à ciel ouvert
Une énigme à ciel ouvert
Dans l’outback australien, à environ 60 km à l’ouest du hameau de Marree (État d’Australie-Meridionale), se trouve un gigantesque géoglyphe connu sous le nom de “Marree Man”.
Découvert par un pilote en survol le 26 juin 1998, l’œuvre représente un homme nu, tenant un boomerang (ou un woomera) et mesure environ 2,6 à 3,6 km de hauteur, avec un contour total d’environ 28 km.
Le tracé a été creusé dans le sol rouge de la région de Finniss Springs, révélant une couche de calcaire blanc qui rendait l’image visible depuis les airs.
Pourquoi c’est intriguant ?
- La taille défiant l’échelle humaine : créer une figure de plusieurs kilomètres de haut, sans témoin officiel, dans un désert, constitue une performance hors norme.
- Le mystère de sa genèse : on ne sait toujours pas qui a fait le Marree Man, ni pourquoi, ni comment dans le détail.
- Le dialogue terre‐ciel : l’œuvre est faite pour être vue depuis l’avion ou via satellite — un art terrestre et aérien.
- Un espace liminal : elle est située dans une zone peu fréquentée, aux confins de la nature et de l’art, ce qui ajoute une dimension presque surréelle.
Ce que l’on sait (et ce que l’on ignore)
Les éléments établis
- Le Marree Man a été repéré en 1998, mais des images satellites montrent que les lignes n’existaient pas plus tôt, ce qui situe sa création entre fin mai et début juin 1998.
- La technique utilisée semble impliquer d’importants engins de terrassement, et très probablement un GPS ou un système de repérage satellitaire, ce qui rend l’œuvre particulièrement moderne.
- Divers indices (un fax anonyme, une jarre avec un drapeau américain trouvée sur le site) ont alimenté des hypothèses américaines ou étrangères.
- En 2016, des entreprises locales ont recoupé le tracé d’origine avec des engins assistés par GPS, pour le rendre de nouveau visible et durable.
Les zones d’ombre
- L’identité de l’auteur ou du groupe d’auteurs : aucun n’a revendiqué l’œuvre. Certaines pistes convergent vers l’artiste australien Bardius Goldberg, décédé en 2002, mais cela n’a jamais été prouvé.
- Le motif exact : hommage, provocation, œuvre d’art, sabotage, publicité ? Les hypothèses foisonnent.
- L’impact culturel et spirituel : l’œuvre se situe sur un territoire revendiqué par des peuples autochtones (notamment les Dieri et Arabana) ; certains y voient un acte de « vandalisme environnemental »
En savoir plus
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Le Marree Man a été tracé dans un désert, invisible depuis le sol mais évident dès qu’on prend de la hauteur. Nos désirs profonds fonctionnent souvent de la même façon : on ne les voit pas au quotidien, mais ils dessinent pourtant des lignes immenses dans notre vie.
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